Grand Raid Cristalp; Edition 2005; 21 Août 2005
La semaine précédent le Grand Raid a été marquée cette année par l’inquiétude au sujet de la météo, pour le moins maussade depuis début août. Le week-end du 15 août, il y avait 30 cm au Paz de Lona.
Finalement vendredi et samedi l’espoir renaît, bien que Météo Suisse pourtant réputée fiable annonce le pire; les spécialistes des modèles météo entrevoient une possible fenêtre pour le dimanche!
Samedi au contrôle technique, les dispositions sont prises, et pour la première fois en 16 ans d’existence, une annulation ou une interruption de la course est sérieusement envisagée et préparée. Le scénario pourrait être une neutralisation à Evolène et retour en groupes aux casernes de Sion. En tous cas, samedi soir il pleut et pas qu’un peu !
Dimanche au réveil, très matinal vers 5h00, miracle ! Le temps est assez dégagé. Par contre surprise : les sommets sont blancs et ce dès 2000 mètres environ ; ça promet, sachant que les deux points culminants de la course sont au dessus de 2700 m. µ
Coach et Eric se rendent les premiers au départ, privilégiés de faire partie du groupe de 6h30. Le speaker confirme que la fenêtre devrait tenir jusqu’à 13h00.µ Mouais ! 13h00 moins 6h30 ; ben ça fait 6h30 à disposition pour rester sec…ou bieeeen ? (en patois local) donc il va falloir faire fissa fissa. Pour Dom, Philou et Bruno (dont c’est le baptême du feu) le départ est pour 7h00, la fameuse fenêtre sera donc encore plus juste. µ
Après la première montée sur l’asphalte, tous se rendent à l’évidence, la zone du Mandelon est très boueuse. Ensuite, après Evolène le terrain absorbe beaucoup, il sera, en tous cas pour nous, impossible d’accrocher un bon temps (certains rêvaient déjà de terminer en mois de 6 heures !).
Plus la course avance, plus le terrain devient difficile. En arrivant à La Vieille, début du Paz de Lona la vision est assez apocalyptique : c’est 10 cm de neige avec en plein milieu un serpentin gris boueux sur lequel se débattent des centaines de VTTistes. Le voir c’est rien, y être c’est bien pire : pas d’appui pour les pieds, boue partout, horrible. µ Heureusement, les spectateurs sont magnifiques et l’ambiance est surréaliste avec les cloches et les encouragements car ils sont nombreux malgré le temps. « L’Alpe d’Huez » dans la boue et la neige. Le temps défile, il est maintenant 13 heures et la fenêtre est en train de se refermer et le piège avec. Malheur à ceux qui ne sont pas encore passés au sommet…
Pour nos 5 compères, la situation est assez différente : Eric a tenté le forcing au départ, mais après Evolène c’est dur, et ensuite très dur dans le Pas de Lona. Néanmoins, le mauvais temps ne le rattrapera qu’en bas, presque à l’arrivée. Sans trop de problème donc à part la fatigue µ. Coach parti en même temps est resté prudent au départ pour assurer la fin de parcours, néanmoins c’est dur et la fatigue est bien là. La fin sera difficile car la neige le rattrape dans le haut du Paz de Lona µ. Dom a aussi super carburé au début, c’était bien vu et pas évident en partant à 7 heures, car lui aussi va pouvoir passer au sommet avant la neige. Il terminera dans un très bon temps, compte tenu des conditions de course, bien fatigué et bien trempé tout de même µ. Bruno, assez loin au départ (il ne faut surtout pas aller faire le p’tit pipi juste avant le départ !) va se retrouver englué dans le trafic. En plus le manque de connaissance du terrain ne lui permettra pas de gérer son effort au mieux, ce fut dur dur de chez très dur même ; et bien qu’en pleine tourmente il terminera tout de même ; certes frigorifié mais bien content d’être à l’arrivée µ. Philou fidèle à lui même et à son expérience est parti sur un rythme tranquille. Derrière, c’est encore plus dur après le passage de milliers de VTT. Ceci ne lui permettra pas de passer le Pas de Lona, car malheureusement pour lui, à quelques minutes près, la course va être interrompue devant lui, les conditions se dégradant rapidement. La sécurité ne peut plus être assurée correctement (plus d’hélicos). La descente vers Grimentz déjà dure en temps normal est infernale à tel point que les derniers seront déviés sur la route après le barrage de Moiry.
Difficile décision pour la direction de course, car seulement environ 50 coureurs de Verbier sont passés et aucune féminine n’y est parvenue (bonjour les discussions !), sur les 1600 au départ! Plus tous les autres venant d’Hérémence, ça fait du monde.
Donc, on arrête et on descend en bus aux casernes de Sion où tout est prévu, et ça marche ! Seul problème : les vêtements secs sont à Grimentz ! Patience patience Philou, on arrive µ. Tout se terminera finalement sans trop de problèmes grâce à la parfaite organisation.
Néanmoins, le nombre de personnes en hypothermie était impressionnant, de même que celui des blessés. Nos 5 compères s’en tirent donc bien sans accident ni problème technique, seuls les VTT ont bien souffert de même que les vêtements.
Bonjour la révision et la lessive.
Malgré tout, ce fut un week-end bien sympathique et tous ont gardé le sourire ( Voir la photo de El Diablo-presidente tout sourire)
Performances des participants Vélorizon :
Coach: 8h02.08 : 962 ième scratch / 1797 et 38 ième de catégorie/ 101
Bruno: 8h14.55 : 1080 ième scratch / 1797 et 208 ième de catégorie/ 358
Dom: 6h58.08: 522 ième scratch / 1797 et 27 ième de catégorie/ 121
Eric: 7h17.17: 671 ième scratch / 1797 et 41 ième de catégorie/ 121
Arrêt à La Vieille, Chrono Eison
Philou: 4h41.02 1601ième scratch / 1797 et 108ième de catégorie/ 121
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Commentaires d’ Eric :
Pour avoir participé 8 fois, c’était sans aucun doute la plus dure de toutes, et bien que ce fut celle ou j’étais le mieux préparé, j’ai vraiment souffert et maudit le Paz de Lona. Je n’ai jamais autant marché tellement certains passages habituellement faisables étaient impossibles. C’est clair, entre le terrain sec et le mouillé et même si tout reste largement faisable c’est le jour et la nuit. On dit qu’on enlève une heure par rapport au terrain sec ? Légitime, sans doute. J’avais rêvé de terminer en dessous de 6 heures ! M….. ! C’est beau de rêver !
Promis ce sera pour la prochaine fois… D’autres partants ?
Quand à l’eau, ce n’était que le début du déluge le week-end s’est terminé avec 60 cm dans la cave au réveil lundi matin. Mais ça, c’est une autre histoire…
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